Publié le 07/02/2012
Jane Sivadon
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Jane Sivadon est née le 26 Juin 1901.
Son père est pasteur de l'Eglise réformée à Clermont-Ferrand et elle a trois frères.
Elle fait ses études au lycée et au Conservatoire National de Musique
et obtient à dix- huit ans son dipôme de fin d'études secondaires et un
Premier prix de Piano, qui lui permettra de donner des leçons de
musique pour aider son père.
Son jeune frère est Eclaireur et enthousiaste. Elle décide de créer un scoutisme féminin à Clermont-Ferrand.
Elle crée une section neutre d'Eclaireuses où la rejoint une amie Simone avec qui elle fait aussi de la musique.
En 1927, Simone mariée à Ferdinand Joli E.D.F. reprend la section de
Jane qui part installer ses parents dans le Tarn, leur dernière
paroisse.
Jane, à cette date, entre à l'Ecole des Surintendantes d'usine à Paris.
Fascinée par le travail médico-social et le monde ouvrier, elle fait de
nombreux stages en usine et quelques stages d'ouvrière anonyme.
En 1932, elle obtient le diplôme de l'école et dirige une école privée de jeunes handicapés à La Mure (région de Grenoble) .
En 1938, rappelée à Paris, on la charge de la réorganisation de l'Ecole
des Surintendantes. Elle y sera directrice jusqu'à son arrestation.
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Dès le début de l'occupation allemande, le souvenir des persécutions de
l'Ancien régime dont ses ancêtres hugenots ont été l'objet ont forgé en
elle une tradition de résistance à l'oppression. Jane participe avec
Berthy Albrecht, Pierre Frenay et Robert Guedon, à la formation d'un
réseau de résistance " Combat" dont elle est la secrétaire générale.
Elle fait adhérer à son groupe des magistrats, des médecins, des
prêtres comme l'Abbé Vallée et le Révérend Père Riquet, d'anciens
officiers, des industriels, des journalistes. Combat prend alors son
essor.
Sur dénonciation, quelques-uns des plus militants, dont Jane, sont arrêtés le 2 février 1942.
Enfermée à la Santé, mise au secret, enchaînée à Sarrebrück, elle sera
jugée en octobre 1943 par la Haute Cour de Berlin et condamnée à
mort. Elle est déportée à la forteresse de Cologne, sa peine commuée en
Travaux Forcés, elle est envoyée aux camps de Ravensbrück, Dachau,
Mauthausen. Elle y porte le brassard N.N. (Nuit et Brouillard )
désignant les prisonniers considérés comme disparus.
Elle y eut comme compagnes de captivité et de souffrance : Marie-Claude Vaillant-Couturier, Germaine Thillion, Denise Vernay.
Elle fut délivrée in extremis en avril 1945.
Aprés sa convalescence, elle est chargée par le Ministère du Travail de
créer un dipôme d'état des Surintendantes, qui n'existait que
dans le privé.
Elle passera ensuite au ministère de la Défense Nationale pour
regrouper tous les services des Assistantes Sociales( Air, terre, mer,
Armenent) et dirige ce service jusqu'à sa retraite en 1961. Elle sera
nommée présidente de l'A.D.I.R.
Jusqu'en 1971, elle s'occupera d'oeuvres sociales à Paris, puis elle
rejoindra ses parents au Mas d'Azil où elle fondera encore une
association " La Réveillée" regroupant les descendants des gentilhommes
verrires hugenots et ariégeois.
Son totem était " Perce-Neige".