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Publié le 08/04/2011

L'histoire de nos associations est notre histoire



Elle traduit, tout au long des décennies, une série de choix « de société », depuis le choix initial du scoutisme « pluraliste » jusqu’à sa définition actuelle.
Nous vous proposons donc, dans les pages suivantes, un survol rapide de ces événements qui ont fait notre histoire, Aux lecteurs de nous apporter leurs compléments, leurs commentaires, voire, peut-être, leurs rectifications. Ces rappels concernent, bien évidemment, la vie de nos associations aux échelons dits nationaux. À tous nos lecteurs, anciens de nos associations ou actifs actuels, de prendre la relève et de les compléter !

Un survol d'événements :

L’histoire de nos associations est notre histoire. Elle traduit, tout au long des décennies, une série de choix « de société », depuis le choix initial du scoutisme « pluraliste » jusqu’à sa définition actuelle et les modalités qui l’accompagnent. Elle n’a pas à être morcelée, jugée, acceptée ou rejetée : elle est un fait.
Ce fait marque une évolution certaine, c’est-à-dire une réflexion permanente pour une adaptation au défi que représentait la proposition de notre scoutisme à notre société. Cette société a connu, depuis un siècle, des transformations fondamentales, qui se sont répercutées sur les modes de vie de la plupart d’entre nous. Il aurait été étonnant que le scoutisme, dans ses traductions pratiques, ne soit pas confronté, lui aussi, à ces transformations : ce qui est important c’est de constater que les « fondamentaux » n’ont jamais été perdus de vue et que, si la forme a changé, le fond est resté celui qui est apparu, comme une innovation - quelquefois scandaleuse - au début du siècle dernier.
Nous avons donc souhaité évoquer, en quelques pages, cette histoire et, surtout, ses principales étapes, celles qui ont été vécues par ceux qui sont encore à même de s’en souvenir. Anciens de toutes générations, nous avons tous pratiqué notre scoutisme sous les formes qu’il avait choisies en notre temps, dans notre coin. En conséquence, nous ne nous permettrons jamais de prétendre que « c’était mieux de notre temps » ou que « aujourd’hui, ce n’est plus du vrai scoutisme ». Nous avons entendu ce discours, nous ne nous y reconnaissons pas.
Ainsi que le met en évidence « notre histoire », la vie de nos associations n’a pas été un long fleuve tranquille, dont les rives auraient été définies une bonne fois pour toutes au début du siècle dernier et n’auraient jamais plus varié. Ce scoutisme s’est trouvé confronté, comme tous les autres éléments de la vie, à un certain nombre d’évolutions qu’il a bien fallu prendre en considération, qui ont conduit certains de nos dirigeants à proposer des changements de cap, d’autres à rester fidèles à ce qu’ils pensaient être «la» solution. De plus, l’une des grandes caractéristiques de nos associations a été la très grande confiance accordée aux échelons locaux, coeur battant de notre Mouvement, animé par ceux qui étaient « sur le terrain » et faisaient donc vivre ce scoutisme au quotidien. La conséquence en a été quelquefois que la vie locale ou régionale a pris le pas sur les définitions que proposaient les échelons nationaux : à l’examen, il s’agit moins d’une situation de refus que de la nécessité de donner un peu de temps au temps pour que les évolutions se fassent. Nous avons donc, peut-être, l’impression que nous n’avons pas tous fait le même scoutisme, alors que les « valeurs » communes n’ont jamais été oubliées.
Nous vous proposons donc, dans les pages suivantes, un survol rapide de ces événements qui ont fait notre histoire, Aux lecteurs de nous apporter leurs compléments, leurs commentaires, voire, peut-être, leurs rectifications. Ces rappels concernent, bien évidemment, la vie de nos associations aux échelons dits nationaux.
Un élément important : "notre histoire" est celle de quatre associations, que nous citons dans l'ordre de leur création : les Éclaireurs Français, les Éclaireurs de France, la Fédération Française des Éclaireuses et sa section "Neutre", les Éclaireuses & Éclaireurs de France. Dans l'immédiat, une part importante de notre documentation est issue des Éclaireurs de France  et du "nouveau Mouvement des Éclaireuses & Éclaireurs de France. Mais nous espérons que, progressivement, notre recherche - et les apports de nos visiteurs - nous permettront de compenser cette lacune et d'apporter des informations sur les parcours de nos quatre associations.

Notre démarche et nos sources :

Nous avons limité au strict minimum les commentaires ; nous avons privilégié les textes d’origine et les témoignages apportés par les « acteurs » qui ont vécu les événements qui jalonnent l’histoire de nos Mouvements. Nos sources sont donc :
en tout premier lieu, « Les Éclaireurs de France de 1911 à 1951 », de Pierre François et Pierre Kergomard,
ensuite, les plaquettes éditées par l’A.A.E.E. à la mémoire de René Duphil et Jean Estève,
et, bien entendu, nos collections de revues et d'ouvrages E.F., E.D.F. et F.F.E.
Il est à noter que, si l'ouvrage "Les Éclaireurs de France de 1911 à 1951" n'a pas eu de prolongement formel pour le moment, les deux "plaquettes" éditées ensuite par les EEDF et l'AAEE en hommage à deux responsables importants du Mouvement, René Duphil et Jean Estève, permettent de se faire une idée assez complète de cette histoire sur quelques décennies :
René Duphil est entré aux E.D.F. à Auch en 1919 et y a franchi tous les "échelons" d'animation et de gestion jusque dans les années 70. Il a cotoyé tous les "grands" du Mouvement : Pierre Déjean dès les premières années, André lefèvre qui l'a recruté pour l'échelon national, Pierre François, Gustave Monod, Louis François... Il a accompagné la réflexion vers la création d'associations ou d'activités de prolongement : CEMEA, Francs et Franches Camarades, Vacances d'adolescents (et même le Festival d'Avignon)... Après avoir souhaité être remplacé par Jean Estève au poste de Commissaire général en 1961, il a été partie prenante de la création du nouveau Mouvement des Éclaireuses et Éclaireurs de France et a gardé pendant quelques années la fonction de "secrétaire général" en charge des problèmes de finances et de gestion.
Jean Estève est entré aux E.D.F. à Orange en 1933 et y a pris rapidement des responsabilités d'animation et de formation. Créateur et animateur de "maquis-écoles" pendant la guerre, il a été déporté à Dachau. À son retour de déportation, il a pris dans le Mouvement la responsabilité nationale de la branche Éclaireur et a été un des artisans des "résolutions d'Angoulême". Revenu à l'échelon national, à la demande de Louis François, pour prendre la responsabilité de Commissaire général en 1961 et succéder à René Duphil, il a été, avec Denise Joussot et Maité Baillard, à l'origine du rapprochement qui a conduit à la création du "nouveau Mouvement". Il a rejoint Pierre François pour l'aider à trouver une solution dans la période de crise qui a succédé à 1968.
Ces deux "parcours" permettent de connaître et de comprendre, à travers les faits qu'ils ont rapportés et les textes qu'ils ont écrit, l'histoire de notre scoutisme entre 1919 et 1974, et, en particulier, les réflexions et événements qui en ont accompagné l'évolution. Ils témoignent également de la continuité de cette évolution, depuis les Éclaireurs de France de 1911 jusqu'aux Éclaireuses & Éclaireurs de France de 1964. Cette continuité, qui est niée par certains "dissidents" à partir de préjugés, apparaît en permanence dans l'engagement de ces deux "militants" du scoutisme laïque. À consulter également les ouvrages :
Éclaireuses pendant la guerre, de Denise Joussot,
Une jeunesse engagée, édité par l’A.A.E.E.
Nous y avons ajouté, lorsque cela semblait nécessaire à la compréhension de l’évolution « générale », des informations sur d’autres Mouvements (scoutisme catholique, dissidents,…).
Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire de nos mouvements allez consulter le site "histoire du scoutisme laique AHSL".

(Les ouvrages "René Duphil", "Jean Estève" et "Une jeunesse engagée" sont toujours disponibles sur le site eedf.fr, rubrique "boutique").